Expédition sur la rivière Montréal

Du 15 août au 2 septembre 2011

Cette expédition à pour but de parcourir la rivière Montréal, située au nord de North Bay, Ontario, Canada, de sa source au lac Smoothwater, à son embouchure dans la rivière des Outaouais. Nous sommes deux, à bord d’un canot de 16 pieds, et avons une autonomie de 20 jours.

Nous partons de la ville de Temagami en hydravion pour atteindre le lac Smoothwater. Après l’embouchure de la rivière Montréal, sur la rivière des Outaouais, nous traversons une série de lacs pour revenir à la ville de Temagami, où se trouve notre voiture.


Jour 1
– 15 août 2011, lundi (0 kilomètre)

Le voyage commence à 9h30 ce matin par un vol en avion Beaver de Havilland. Un appareil qui date de 1956, mais on dirait qu’il est neuf, il est tellement beau et bien entretenu. Vol magnifique, décollage et atterrissage en douceur, le pilote sait ce qu’il fait, il est aux commandes depuis 1988. La température est clémente, le ciel est bleu, pratiquement pas de vent, le lac Smoothwater où nous amerrissons est comme un miroir.

Avion Beaver, bâti en 1956 par de Havilland, de la compagnie Lakeland Airways à Temagami.

 

Après l’excitation du vol passée, je me sens fatiguée et peu enthousiaste. La journée à rester à un seul endroit me fait du bien, mais j’ai hâte de bouger demain matin. La journée a passé à explorer le lac, pêcher (Adam), ramasser du bois, faire la sieste, admirer le paysage et manger.

Malheureusement, à partir du milieu de l’après-midi, nous avons des voisins. Moi qui croyais ce lac isolé, j’avais tort. Nos voisins sont ici pour se rendre à l’endroit le plus haut en Ontario, la crête Ishpatina. Ils sont partis de North Bay ce matin, on fait trois heures d’auto, trois heures de canot, et demain, après quelques portages, ils vont faire trois heures de marche, au sud-ouest de notre position, pour se rendre au sommet de la montagne.

Jour 2 – 16 août 2011, mardi (24,8 kilomètres, pas de portage)

Il fait beau soleil au lever sur notre belle plage. Petit déjeuner tranquille et départ assez matinal, nous nous étions couchés avant le soleil. Nous avons un léger vent de face pour nous rendre à l’extrémité nord du lac Smoothwater. Ensuite, c’est le lac Lady Duffrin, où il y a maintenant un beau chalet sur la portion sud du lac, à l’est.

Nous dinons à la descente de bateau sur le chemin Beauty Lake. Nous visions le campement au début du portage, mais il reste à ce jour introuvable. Nous avons avancé à gué (en marchant à côté du canot) sur deux kilomètres dans les roches et les petits rapides. Je sens encore mes petits muscles. Ensuite, quatre kilomètres à vol d’oiseau dans des méandres, nous avons probablement fait sept kilomètres. Nous avons vu une mère originale avec son petit, magnifique, mais aussi surprenant. J’ai fait le saut en la voyant si proche, elle nous avait déjà vu et ne semblait pas surprise, mais plutôt ennuyée d’avoir à mettre fin à sa dégustation. Ensuite, environ 200 mètres de rapides rocheux à gué et nous voila sur le lac Stumpy.

Le soleil descend tranquillement et aucun campement n’est indiqué sur ce lac long d’environ cinq kilomètres. Heureusement, là où sur notre carte c’est indiqué « Cabine » nous trouvons un beau site. Finalement, nous avons le temps de nous reposer, de manger tranquillement et de nous coucher avec le soleil.

Vue de notre campement surprise.

 

Jour 3 – 17 août 2011, mercredi (16,4 kilomètres, 2 095 mètres sur 3 portages)

Lever un peu plus tardif de ma part, Adam se lève plus tôt pour aller pêcher. Gruau pour déjeuner et c’est le départ. Le vent nous pousse jusqu’au nord du lac Stumpy. Le portage d’un kilomètre se fait bien sur une route forestière et un beau sentier, mousse et tout.

Ensuite, on se laisse pousser vers Gowganda. La traverse finale vers le village se fait dans une grande étendue d’eau mouvementée et nous sommes déportés vers le centre ville. Après quelques minutes de repos, nous réembarquons pour nous diriger un peu à l’ouest, départ d’un autre portage de 1 kilomètre. Celui-ci se fait bien aussi, mais sous la pluie.

Au lieu d’arrêter au premier campement après le portage comme prévu, nous continuons un peu et nous avons le bonheur de voir une très jolie cascade. La pluie cesse et nous trouvons un beau campement sur une île. Le ciel est encore menaçant par moments, mais nous avons une belle soirée au sec. La fatigue se fait sentir, nous avons parcouru 41 kilomètres en deux jours.

Jour 4 – 18 août 2011, jeudi (13,4 kilomètres, pas de portage)

Départ de notre île après un bon petit déjeuner, nous avons également fait une bannique pour plus tard. Nous sommes tous les deux fatigués de nos deux dernières journées et Adam a un mal de tête probablement dû à la déshydratation. Nous naviguons vers le nord, encore le vent dans le dos. Quelques vagues plus grosses dans une traverse, mais tout va bien.

Au nord du lac, où il redevient rivière, il y a une tourbière où nous voyons (et sentons) du méthane s’échapper du fond de l’eau pour rejoindre l’atmosphère, de bien belles bulles. Nous nous arrêtons sur une plage pour diner, la fatigue nous fait prendre la décision d’arrêter au prochain campement quelques kilomètres plus loin. Quand même une journée d’environ 15 kilomètres, sans portage.

Nous arrêtons en milieu de journée sur un campement pentu. Jusqu’au coucher, nous faisons la sieste, mangeons et admirons le paysage. Au coucher du soleil, Adam s’essaye à nouveau à pêcher et il attrape coup sur coup trois poissons. Le dernier est le plus gros, nous prenons des photos et le filmons avant de le remettre à l’eau.

Jour 5 – 19 août 2011, vendredi (15,8 kilomètres, 1 010 mètres sur 4 portages)

Probablement la plus belle journée du voyage à date. Après une bonne nuit, nous mangeons des crêpes aux bleuets fraichement cueillis. Nous partons avec un vent de dos, les paysages de rivière avec des berges rocheuses et escarpés sont magnifiques. Nous avons plusieurs portages aujourd’hui, mais aussi quelques rapides et deux chutes.

 

Paysage de la rivière Montréal, au nord de Gowganda.

 

Les premiers portages se font bien, les rapides se descendent, mais pas sans gratter un peu et marcher dans la rivière parfois. Au portage de la première chute, nous mangeons. Mmmm, chili. La chute comme tel, plutôt une cascade, est invitante et nous nous baignons dans un des bassins. La chute du portage d’ensuite est d’une grosseur respectable, pas de baignade ici, mais le campement du côté ouest de la chute est magnifique. Premières loges sur la chute et une quantité incroyable de bleuets. On n’arrive pas à les manger aussi vite qu’on les cueille et ils sont succulents. Les deux petits rapides d’ensuite se font bien et nous nous dirigeons ensuite vers le campement choisi, sur une île. Malheureusement, après inspection, le campement est abandonné depuis longtemps et impraticable.

En quittant l’île, un peu déçu d’avoir à continuer d’avironner, on aperçoit un canot moteur qui se dirige vers nous. L’homme à son bord nous apprend que l’île qui se trouve à 200 mètres à l’ouest de nous abrite également un campement. Hourra! Quelle gentillesse d’être venu nous informer, il a dû nous trouver mal pris et s’est porté à notre secours. La faim nous tiraille et nous dévorons des pâtes au thon, citron et sauce tomate.

Jour 6 – 20 août 2011, samedi (25,5 kilomètres, pas de portage)

Journée de kilométrage. Nous quittons le campement assez tôt, je ne me sens pas bien. Les muscles de mon tronc me font mal, est-ce l’effort des derniers jours ou le terrain raboteux où j’ai dormis ? J’ai également mal à l’estomac depuis la veille. Malgré tout ça, j’apprécie la falaise avec le trou dedans, le canard à tête rouge et houppette qui a nagé sous le canot et la famille de loutres qui est venue voir ce que l’on faisait chez eux. On a eu également quelques petits rapides et des méandres rocheux. Tout ça avant le diner.

Nous avons diné tout près de Matachewan, où la rivière Montréal ouest se jette dans la Montréal et où s’amorce le virage vers le sud-est. Jusqu’à maintenant, nous faisions cap vers le nord. La rivière est un peu plus large et nous franchissons quelques rapides où nous devons toujours marcher à côté du canot à un moment donné. Quelques trophées d’expédition de plus pour notre grosse mangue (canot) qui a souvent vu le fond de l’eau depuis le début de ce voyage.

Nous nous arrêtons pour collationner en milieu d’après midi à un campement herbeux et plein de fourmis. Nous poursuivons notre chemin, les muscles commencent à protester. C’est que nous aurons fait environ 25 kilomètres aujourd’hui. Nous arrivons près du prochain campement indiqué sur la carte. Nous espérons qu’il sera assez bien pour s’y arrêter pour la nuit. Nous voyons l’affiche de campement du Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario de loin et commençons à énumérer ce que nous voulons de notre campement. Plat, sol mou recouvert d’aguilles de conifères, endroit pour se baigner, endroit pour faire un feu avec du bois déjà prêt. Quelle surprise! Ce campement a toutes ces caractéristiques, même le bois à feu déjà prêt. Nous montons le canot et le revirons pour faire une table. Quel confort!

Notre campement de rêve.

 

Adam pêche un peu, nous mangeons une soupe en entrée et des pâtes sauce à la viande. Le bonheur. Je suis maintenant dans la tente, assise en indien sur mon matelas, le visage collé dans le moustiquaire à regarder le magnifique paysage. La rivière miroir qui change lentement de couleur avec le coucher du soleil et les poissons qui sautent. J’anticipe une excellente nuit de sommeil.

Quelques jours avant le grand départ, encore dans les préparatifs, je me demandais un peu pourquoi j’avais voulu faire ce voyage. Pourquoi ? Ça semble compliqué, exigeant, difficile. Une fois sur place, les deux premiers jours, je me demandais ce que je faisais ici. Tout est plus difficile. Dormir, faire à manger, faire pipi, et tout est plus incertain, où on va coucher ce soir, quel temps il fera, les conditions de navigation, le vent, etc.

Mais maintenant, après avoir complété la sixième journée, je sais pourquoi je suis ici. C’est magnifique, la simplicité de la vie et la beauté de la nature. Est-ce que nous avons vraiment besoin de tout ce qui nous entoure dans notre quotidien habituel ? Même ici, en nous restreignant, nous n’utilisons pas tout notre matériel et nous ne mangeons pas toute notre nourriture. Le bonheur, c’est de pouvoir retrouver et vivre cette simplicité toute naturelle, même si ce n’est que pour une certaine période.

Dernière notre campement, en direction opposée à la rivière, il semble y avoir un carré au sol qui indique qu’une cabane a déjà été érigée là. C’est fascinant de penser qu’il y a 50-60, même 80 ans, quelqu’un venait ici, peut-être l’hiver pour trapper.

Notes sur mon matériel pour dormir : j’ai apporté un Thermarest pour femme, donc plus court et plus épais, ma momie de coton et mon nouveau sac de couchage de duvet. Après quelques nuits, ce qui semble se dessiner, c’est de mettre mon matelas dans ma momie de coton, ce qui emprisonne mon oreiller (sac de vêtements) sous le matelas et sous ma tête. Je couche sur mon matelas, sur le coton, parfaitement libre des mouvements de mes jambes et j’utilise mon sac de duvet comme couette. Pour le moment ça fonctionne bien et c’est très confortable. Je porte également une chemise pour couvrir mes épaules. Pour le moment, c’est confortable, si les nuits deviennent plus fraiches, j’aurai probablement à dormir dans mon sac de duvet, puis qu’en l’utilisant comme couette, je sens parfois la fraiche du sol sur le pourtour de mon matelas.

Jour 7 – 21 août 2011, dimanche (30,7 kilomètres, 350 mètres sur 1 portage)

Ce matin, j’étais seule dans la tente, Adam pêchait, quand j’entends des bruits proche de la tente. Je lève la tête et je vois un ours de taille moyenne qui prend la fuite. Comme l’autre fois où j’ai vu un ours, je ne vois que ses fesses qui se sauvent et je l’entends faire « Ou-e-ou-e-ou-e ». C’est peut-être lui que nous avons entendu dans la nuit. Heureusement, le campement est intact. Nous trouvons une crotte d’ours près du campement, dans la direction où il a pris la fuite.

Ce matin, nous avironnons jusqu’à Indian Chute Falls, ce faisant, nous voyons une maman huard et son petit. Le petit plonge et la maman l’appelle jusqu’à ce qu’il refasse surface. Le portage à Indian Chute, également un barrage hydro électrique, est plus long que prévu, nous avons de la difficulté à trouver le chemin vers la mise à l’eau.

Ensuite, nous nous lançons dans une série de méandres d’environ 20 kilomètres de long où il est difficile de descendre du canot puisque c’est marécageux et glaiseux. La preuve, j’accoste et je descends du canot pour faire pipi, résultat, deux sangsues, une sur chaque pied. Ouach!

Je trouve cette section difficile, manque d’énergie, douleur aux bras surtout et ce sentiment de déjà vu. Nous voyons au moins six fois ce qui semble être la même falaise de sable en érosion avec des arbres déracinés, dans un virage à droite.

Nous voyons un faucon Pellerin, un aigle à tête blanche nous tourne autour (message?) et un lièvre d’assez proche. Nous profitons également d’un bon moment d’observation d’un pékan, une sorte de martre, tenant une couleuvre morte dans sa gueule. Il la laisse tomber et court se cacher à l’approche d’un oiseau de proie, mais dès que l’oiseau est parti, il sort de sa cachette et va récupérer son repas.

Quand enfin nous sortons des méandres, nous n’avons que quelques kilomètres à parcourir pour arriver à la ville de Elk Lake. Le temps est à l’orage, nous sommes fatigués, nous décidons d’aller voir le camping municipale. Miracle, c’est un beau terrain avec des arbres, assez droit, proche de l’eau, personne à l’horizon, avec une table de pique-nique.

Nous mangeons une soupe et une omelette aux patates et aux champignons, recette à retravailler. La tente est plantée sur un sol égal, la nuit s’annonce bien. Même si le temps est nuageux, nous n’avons eu que quelques gouttes de pluie aujourd’hui. Peut-être que la nuit sera orageuse, mais nous espérons que la journée de demain sera belle. J’espère que nous nous rendrons au lac Mountain en début d’après-midi et que nous pourrons nous arrêter et nous reposer. Nous avons fait autour de 30 kilomètres aujourd’hui, additionnés au 25 kilomètres d’hier, nous sommes dus pour du repos.

Jour 8 – 22 août 2011, lundi (14,8 kilomètres, pas de portage)

Réveil au camping municipal, j’ai dormi comme une buche. Avec le bruit de la cascade juste à côté et celui du moulin à bois, c’était comme un silence. Adam va marcher un peu plus loin vers le vrai camping (et non la mise à l’eau où nous sommes) et découvre qu’il y a un belvédère sur les cascades, de l’eau potable et de l’électricité. Bof, je n’aurais pas voulu faire le portage jusque là pour y camper.

Nous partons, le vent dans le dos et traversons le lac Elk rapidement. Ensuite, après quelques courts méandres, nous arrivons au lac Mountain, notre destination probable. Nous savons qu’il y a deux campements sur la rive sud-est, mais nous ne savons pas où exactement. Nous voyons une pointe de roche et tentons notre chance. Hourra! c’est un campement. Il est au sommet d’une paroi rocheuse facile à monter et il y a de la place dans le bois pour notre tente.

L’après-midi est venteux et pluvieux par moments mais comme nous nous sommes arrêtés tôt (environ 14 kilomètres aujourd’hui), nous avons amplement le temps de monter la toile. Nous pompons de l’eau, cuisons une bannique, Adam pêche, nous nous lavons et nous prenons des photos et des vidéos. C’est que du haut de notre falaise nous avons une magnifique vue sur le lac Mountain, vers l’ouest.

 Coucher de soleil au lac Mountain.

 

Nous voyons un aigle à tête blanche piquer du nez vers le lac et repartir avec un poisson. Il y a plusieurs canards à tête noire. Après un magnifique coucher de soleil, nous nous retirons vers notre tente pour la nuit.

Jour 9 – 23 août 2011, mardi (21,2 kilomètres, 165 mètres sur 1 portage)

Réveil probablement tardif sous un ciel gris. Nous préparons nos trucs et partons rapidement. Nous avons un vent de face pour les premiers kilomètres, jusqu’à ce que la rivière tourne un peu plus vers l’est.

Il y a un rapide de classe 2 un peu en avant et le portage est indiqué à gauche. Le rapide est décrit comme un « canoe eater » : une entrée difficile avec un seuil qui rend les chances de se rendre au bout, là où il y a les roches à cravate, incertain. Nous portageons. Un pêcheur sur la rive nous dit que nous serions mieux de demander la permission à Barry, le seigneur de ces lieux. Même son de cloche de la deuxième personne que nous rencontrons. Quand nous trouvons finalement Barry, il s’avère très sympathique et nous donne la permission de passer sur son terrain. Ouf!.

Nous continuons notre chemin et pour la deuxième fois, dinons dans le canot. C’est que les rives sont peu accueillantes. Nous prévoyons camper au lac Indian, mais le campement indiqué semble maintenant être accessible par la route, il y a deux roulottes dessus. Juste en face, il y a une île avec ce qui ressemble à un terrain, avec comme voisins, en aval, des castors. Nous sommes preneurs. Pour la première fois notre terrain ne fait pas face à l’ouest, mais au nord est.

Adam essaie de pêcher, mais prend son hameçon dans le fond. En essayant de le récupérer, il cale jusqu’aux cuisses dans la glaise. Avais-je dit que c’était glaiseux depuis Indian Falls? Il trouve également une sangsue qui doit mesurer 10 centimètres, grosse comme le pouce. Voilà un appât intéressant.

 Adam qui pêche à la sangsue.

 

Notre voisin le castor vient voir de quoi nous avons l’air et semble conclure que nous ne sommes pas menaçants puisqu’il ne fait pas claquer sa queue sur l’eau. Je me sens fatiguée, je fais deux siestes avant souper. Est-ce que je bois assez? Est-ce que je mange assez? Est-ce que c’est juste mon petit corps de bureaucrate qui n’est pas habitué à cet effort jour après jour? En plus des muscles raides dans le milieu du dos, je sens maintenant aussi mon épaule et mon poignet droit. J’espère que tout ça va se stabiliser d’ici la fin du voyage.

Fait cocasse, Adam a peur que nos voisins les castors aiment nos avirons et décident d’en prendre quelques bouchées. Nous les avons donc accrochés dans un gros cèdre.

Jour 10 – 24 août 2011, mercredi (17,8 kilomètres, pas de portage)

Réveil sous les nuages gris et la pluie. Première pensée : je veux rester dans la tente ! Nous réussissons quand même à déjeuner et à ramasser nos trucs au sec. Surprise, notre voisin le castor nous rend visite et Adam réussi à le filmer. On dirait qu’il est curieux de nous rencontrer.

C’est le départ avec un vent de face assez puissant que nous combattrons toute la journée. Nous avironnons presque sans arrêt pendant environ six heures pour parcourir 18 kilomètres. Trois kilomètres par heure, pas très rapide considérant l’effort que nous y avons mis. Nous voyons des huards, d’autres castors, une carcasse fraiche. Nous nous arrêtons trois fois pour manger quelques bouchées, boire, faire pipi. C’est du gros travail.

Notre destination, Mowat Landing, est assez peuplée. Plusieurs habitations, des cabines de location, des pourvoyeurs, un barrage qui retient le lac Lady Evelyn. Nous avons un peu de difficulté à trouver notre site de campement quand nous voyons une corde. Eh oui, le site est juché sur un énorme cap rocheux. Le débarquement est périlleux parce que la roche est glissante. Ensuite c’est un petit plateau dans la foret où nous avons laissé notre canot et quelques trucs et ensuite nous devons escalader la paroi à l’aide d’une corde qui a été installée. Assez périlleux. Du sommet, on voit très loin, le cap comme tel est couvert de mousse et on dirait qu’un géant y a saupoudré des roches angulaires. C’est presque lunaire, ou style île de Pâques. Notre campement est tout en haut du cap à environ 100 pas de la falaise. Une chance que nous voyageons léger.

Notre campement sur le cap rocheux, avec vue sur la rivière Montréal.

 

Le temps continue à être pluvieux, la journée a été parsemée d’ondées de durées variables. Fait cocasse, nous avons vu un homme sur un quai environ une heure avant notre arrivée. Il nous demande où on va, on répond Temagami, il dit, il vous reste six kilomètres à faire ! En réalité, nous sommes environ à mi-parcours d’un trajet de 300 kilomètres.

En arrivant au campement, nous préparons un premier repas. C’est le milieu de l’après-midi, mais nous sommes épuisés et nous avons faim. Travailler contre le vent constamment, c’est drainant. Après, je me couche, je relaxe, je regarde les cartes et j’écris. Adam pompe de l’eau et nous nous lavons sommairement sous l’œil attentif des pêcheurs. C’est que le bord de l’eau est rocheux sans argile, une première depuis le jour six.

En soirée, nous mangeons un deuxième repas, cette fois-ci en nous approchant de la falaise pour la vue. Je me sens bien, de bonne humeur, surtout depuis l’arrivée au campement. Je passe plus de temps dans la tente, c’est humide partout parce que le sol est couvert de mousse qui garde l’humidité et il y a des moustiques en fin de journée. Le « shift » double de Bill Mason, maringouins et brûlots. J’ai moins de douleurs que hier soir, ce qui est surprenant compte tenu de la journée dans le vent, mais j’en suis bien heureuse. Après avoir étudié les cartes, je crois qu’à ce rythme, nous pourrions atteindre Temagami en sept jours, alors qu’il nous reste dix jours de nourriture plus un déjeuner et des extras. Nous pourrions prendre du repos en route. Nous nous couchons tôt, j’espère que la nuit sera réparatrice et que le vent sera de l’ouest demain.

Jour 11 – 25 août 2011, jeudi (18,4 kilomètres, pas de portage)

Pas de soleil ce matin encore pour nous réveiller. Nous dormons tard, nous avons probablement dormi 12 heures. Pendant la nuit, nous entendons brouter près de la tente. Comme nous sommes sur de la mousse, un animal aura eu une fringale et aura choisi de manger de la mousse.

Ce matin, c’est des crêpes pour déjeuner, mais sans bleuets. Pendant qu’Adam les fait cuire, je range la tente toute mouillée. Nos vêtements mouillés de la veille sont encore aussi mouillés. Nous réussissons à descendre de notre falaise sans nous blesser. Adam insiste pour que je ne fasse qu’une descente et que lui descende le reste de nos trucs. Quatre voyages en tout, c’est qu’on ne peut pas en descendre beaucoup à fois puisqu’il faut se tenir à la corde à deux mains et qu’en plus la paroi rocheuse est mouillée donc glissante.

En face de notre campement, au débarcadère, trois canots se préparent à partir. Le vent est revenu à la normale ce matin, il souffle du nord-ouest. Je leur souhaite de ne pas avoir à le combattre. Pour notre part, le vent nous aide puisque nous allons vers le sud-est. Au jour neuf, Adam a fait une voile avec notre toile de sous tente et des bouts de bois, il va pouvoir l’étrainer aujourd’hui. Presque toute la journée nous naviguons à la voile.

Arrivé à Pork Rapid, nous ne les voyons pas, ils sont noyés, mais nous manquons également le portage, un sentier historique, et le campement qui s’y trouve. Nous voyons par contre un peu plus loin sur la rive droite ce qui ressemble à un ancien « boiler » en décomposition. Nous trouvons un campement peu après, avec table de pique-nique, où nous dinons. Je me sens fatiguée et j’ai très faim.

Nous nous préparons ensuite à naviguer sur le lac Bay, un long lac orienté dans le sens du vent. Nous attachons solidement les barils au canot pour qu’ils servent de flottaison en cas de besoin, attachons le reste du notre équipement au canot pour ne pas les perdre et nous nous lançons. Avec la voile, nous avançons vite. Plus nous allons vers le sud-est, plus le vent est fort et les vagues hautes, puisque le vent vient de loin en arrière de nous. Au moment où nous atteignons la baie où se trouve notre campement, les vagues ont des crêtes blanches et le vent est fort. Nous sommes contents de nous mettre à l’abri.

Arrivés au campement, je me sens épuisée, j’ai mal. Je crois que la journée d’hier me rattrape. Je fais le souper rapidement et après une copieuse portion de Thaï aux arachides et au couscous (Merci à Hélène Sirois, Jean-Guy Beaudry et Stéphane Lévesque, la première pour avoir trouvé où acheter un bloc de lait de coco, le deuxième pour l’avoir commandé, et le troisième pour l’idée de recette) je me retire vers la tente pour écrire et me reposer. Je crois que le mauvais temps des derniers jours et l’effort d’hier me rattrape. Il y a maintenant un rayon de soleil, ça fait du bien.

Jour 12 – 26 août 2011, vendredi (24,9 kilomètres, 670 mètres sur 3 portages)

Nous quittons notre campement un peu tardivement, mais sous un soleil radieux. Le vent est de face, mais nous progressons bien. Nous arrivons à Latchford et avons de la difficulté à trouver le portage. C’est que les flotteurs de sécurité ont été éloignés du barrage et le portage commence entre les flotteurs et le barrage. C’est seulement après quelques essais et un peu de marche que nous trouvons l’endroit. Le portage se fait bien, nous prenons une pause et mangeons un peu avant de repartir. Nous mettons à l’eau entre l’autoroute 11 et le pont de train, nous descendons donc le petit rapide sous le pont de train. Que c’est amusant quand il y a de l’eau! Nous planifions notre descente et l’exécutons avec succès.

Ensuite nous allons vers le nord-est et Gillies Depot. Le vent nous pousse, quel bonheur. Ensuite, nous reprenons notre cap habituel, sud-est, et essayons de nous cacher du vent dans les baies de la rivière. Nous espérons camper avant Hound Chute, mais aucun campement intéressant ne se présente. Nous nous sentons bien et continuons.

Juste avant Hound Chute, nous mangeons et nous nous baignons. Quel bonheur! C’est rafraichissant! Nous repartons et arrivons rapidement à Hound Chute, où un paysage de roche en déconstruction nous attend. Les flotteurs de sécurité ont ici aussi été éloignés du barrage et ils sont à faire des travaux de remodelage majeur du paysage. Nous avons de la difficulté à trouver le portage. Nous croisons deux gentils employés d’Ontario Power qui nous disent de nous débrouiller tous seuls, ils ne connaissent pas de sentier de portage et nous menacent d’appeler la police provinciale de l’Ontario parce que nous sommes sur leur terrain. Nous décidons de piquer à travers bois. Nous sommes chanceux, le bois est peu dense et nous trouvons une descente à l’eau assez facilement. Ontario Power a probablement enseveli le portage sous des tonnes de roches pour leurs travaux. Toute cette aventure fait que ce portage nous a pris deux fois plus de temps et d’énergie, le soleil se couche dans quelques heures et nous sommes encore en canot.

Heureusement, il y a un site juste avant Ragged Chute, quelques kilomètres plus loin, que nous occupons avec joie, même si ce n’est pas le plus beau. Nous sommes fatigués, il est tard, nous avons fait environ 22 kilomètres et deux portages, nous n’avons probablement pas assez mangé ni bu. Nous allons payer pour dans les prochains jours. Pour le moment, nous mangeons du couscous et du thon en enveloppe au citron, repas sans cuisson.

Nous montons la tente, rangeons nos trucs et nous retirons à nos appartements. Espérons que le portage de Ragged Chute se fera bien demain matin. Fait saillant de la journée, nous avons vu un porc épic traverser la rivière juste avant Ragged Chute.

Barrage de Ragged Chute

 

J’ai trouvé l’épreuve du portage de Hound Chute difficile. Physiquement tout a bien été, mais moralement, de voir toute cette roche déplacée, le portage effacé, avoir à en trouver un nous-même, c’est déstabilisant. Je suis déçue de ma réaction face à cet obstacle. Je me sentais défaitiste, pas capable de foncer. J’aurais voulu être plus motivée, au contraire, c’est Adam qui avait le moral, qui m’encourageait, qui me félicitait. J’aurais voulu que nous soyons tous les deux fonceurs et confiants de nos capacités. Au lieu de ça, je doutais et me sentais incertaine d’avoir la force de compléter avec succès cette étape.

Par ailleurs, j’ai l’articulation du pouce droit enflé. Demain, j’essayerai d’analyser mon coup d’aviron pour voir ce que je peux changer pour améliorer les choses.

Note sur le rythme : pour ce voyage, nous n’avons pas de montre. Pas de réveil matin non plus. Le soleil est notre guide. C’est Adam qui a insisté que ce soit ainsi. Je pense que c’est une bonne idée. On décroche encore plus, on se laisse voguer au rythme des journées, de notre trajet, on arrête quand on est fatigué ou quand on trouve un beau campement. Ça nous éloigne encore plus du quotidien habituel.

Jour 13 – 27 août 2011, samedi (8,9 kilomètres, 360 mètres sur 1 portage)

Pendant la nuit, il commence à pleuvoir. Nous nous réveillons pour fermer les vestibules, ce qui implique que je sors dehors. En entrant dans la tente, je fais entrer un gros papillon de nuit. Adam l’escorte vers la sortie, mais le papillon est alors pris sous la toile de la tente et je l’entends voler entre la tente et la toile toute la nuit. J’ai l’impression de dormir peu. Le matin arrive quand même rapidement, sous un ciel qui se dégage. Comme il a plu une bonne partie de la nuit, tout est mouillé.

Nous nous préparons pour notre deuxième portage à travers une centrale hydro électrique. Nous allons en reconnaissance, sans nos trucs, pour trouver un chemin. Les affiches « no trespassing » et « you will be prosecuted » de la TransAlta se multiplient, mais nous continuons, nous n’avons pas le choix. Nous trouvons un chemin vers l’eau et comme il n’y a personne en vue, nous y transportons nos trucs. Après la mise à l’eau, nous négocions un rapide classe 1 et nous sommes en route, le vent dans le dos. Jusqu’à deux kilomètres de la centrale, nous voyons des affiches « do not enter », « extreme danger ». Ils exagèrent.

Nous nous dirigeons vers un campement quelques kilomètres plus loin aux rapides Paugan, mais Adam aperçoit un beau site un kilomètre avant. Nous décidons de nous y arrêter puisqu’un pêcheur venait de nous dire que le campement convoité était en fait une mise à l’eau. Nous avons fait environ neuf kilomètres aujourd’hui, notre plus petite journée.

Berges de sables érodés, vu de notre campement du treizième jour.

 

Nous nous installons en début d’après-midi et après une bannique et des fèves au lard, nous faisons la sieste, nous nous baignons, mangeons du foie gras, souper d’omelette aux patates, porto pour dessert, et c’est le coucher. Un petit chemin mène au campement, nous avons eu la visite d’un couple en VTT qui nous ont dit bonjour. Je me sens beaucoup mieux, reposée, hydratée, prête pour la journée de demain.

Jour 14 – 28 août 2011, dimanche (19 kilomètres, 1 475 mètres sur 1 portage)

Réveil sur une rivière Montréal brumeuse. C’est que la nuit a été fraiche, mais l’eau est encore chaude. J’ai particulièrement mal au dos. Le soleil semble vouloir se pointer le bout du nez.

Je suis anxieuse par rapport au portage d’aujourd’hui. Un kilomètre et demi sur le terrain d’une grosse centrale hydroélectrique, Lower Notch, construite en 1970 environ. Toute la zone que nous naviguons depuis hier matin, depuis Ragged Chute, est inondée par Lower Notch.

Nous quittons notre beau campement et nous engageons vers le sud-est. Nous ferons environ 14 kilomètres avant le barrage. Il vente peu, nous ne pouvons pas utiliser la voile, mais au moins le vent est dans le bon sens. Les berges sablonneuses sont fortement érodées, un paysage de falaises de sable et d’arbres tombés. Plus nous avançons, plus le paysage est montagneux.

Au milieu du trajet, je commence à avoir mal au ventre. Je savais que ça s’en venait, mais j’espérais que ça attende à ce soir, après le portage. En plus de la douleur, je me sens parfois étourdie, parfois nauséeuse. Nous nous arrêtons un kilomètre avant le barrage pour diner et nous reposer. Si ce n’était que de moi, nous passerions la nuit ici. Mais ce n’est pas un site de campement, pas de place pour la tente et Adam semble en forme.

Nous arrivons près des flotteurs de sécurité du barrage et oh surprise, il y a des indications pour les portageurs. C’est Ontario Power qui opère cette centrale, les mêmes qu’à Hound Chute où l’homme a été si gentil avec nous. Espérons qu’à Hound Chute, quand les travaux seront complétés, il y aura un beau portage également. Nous commençons le portage, un kilomètre et demi que nous complétons en trois étapes, pour moins se fatiguer. Et miracle, au milieu du portage, je commence à aller mieux, soudainement. Je suis très heureuse !

Nous complétons notre portage et également une étape importante de notre voyage puisque nous venons de rejoindre la rivière des Outaouais. Par le fait même, nous complétons notre parcours sur la rivière Montréal, de sa source au lac Smoothwater, à son ambouchure, environ 250 kilomètres plus loin, en 13 jours. Le premier jour de 14 nous sommes restés sur place. Je suis très heureuse de ce périple.

Nous chargeons notre canot et nous engageons sur la rivière des Outaouais, qui est mouvementée. À cette hauteur, c’est le lac Témiscamingue qui a presque deux kilomètres de large, qui est très long et qui est aligné dans le sens du vent. Nous nous sentons rapidement incertains et décidons d’accoster de nouveau sur le premier des trois brise-lames du barrage. Nous décidons d’attendre ici que le vent se calme. Il fait soleil, nous sommes un peu protégés du vent par une petite ligne d’arbre, le paysage est superbe et nous sommes à environ un kilomètre et demi de notre campement. Pas de stress, c’est le moment de se reposer et de profiter du moment présent.

Les collines qui encadrent la rivière des Outaouais sont majestueuses et nous pouvons deviner la chute qui mettait autrefois fin à la rivière Montréal, The Notch. De plus, nous sommes témoin d’un phénomène météo intéressant, un halo autour du soleil. Nous avons encore six jours de nourriture pour environ 50 kilomètres de canot à faire, si nous ne faisons pas le détour par Blueberry Lake.

Halo autour du soleil au dessus du barrage Lower Notch.

 

Après plusieurs heures à attendre que le vent se calme, un souper Thaï plus tard, nous décidons de nous engager sur le grand lac. Nous passons quelques pointes, à chacune d’elles nous voguons sur de grosses vagues houleuses qui emmènent le canot un peu où elles veulent. Finalement, nous arrivons à l’entrée de la rivière Matabitchuan où nous nous attendons à trouver un campement. Malheureusement il est plein d’herbe à puce et le seul emplacement disponible pour la tente est tout près de l’eau où nous craignons que si les vagues deviennent grosses, elles se rendent à notre tente. Nous décidons de poursuivre notre chemin malgré l’heure tardive.

Nous voyons plusieurs castors, mais pas de campements. Nous nous résignons à retourner au campement herbe à puce quand nous avons l’idée d’arrêter sur un terrain privé où il y a trois maisonnettes en bois rond. Un homme dans la soixantaine nous accueille. Quand je lui demande si nous pouvons monter notre tente sur son terrain, il nous offre une de ses maisonnettes pour la nuit, gratos. Nous acceptons son offre, Adrien Legendre s’adonne à avoir travaillé sur les trois derniers barrages que nous avons portagé, Lower Notch, Ragged Chute et Hound Chute, et également à bâtir celui que nous allons franchir demain qui retient Four Bass Lake. Un vrai castor ! J’espère que nous allons passer une bonne nuit.

Nous sommes tous les deux ébahis par la table, le lit, le lavabo, le tout dans une belle maisonnette en bois rond, très authentique. Quelle merveilleuse surprise dans notre voyage!

Jour 15 – 29 août 2011, lundi (9,7 kilomètres, 695 mètres sur 1 portage)

Nous nous réveillons dans notre maisonnette après une excellente nuit de sommeil sur un lit moelleux. Pour contraster avec notre vie au rythme du soleil, la première chose que je vois à mon réveil : une horloge. Il est 7h20. J’ai encore mal au ventre ce matin et de la difficulté à me garder au chaud malgré mon sac de couchage -10 Celsius. Adam fait des crêpes sur le poêle au propane du chalet, mmmm. Que c’est étrange de faire pipi dans une toilette qui flushe.

L’intérieur de notre maisonnette.

 

Notre hôte nous quitte pour aller pêcher sur le lac Temiscamingue, nous le remercions de son accueil. Nous quittons le domaine pour remonter la Matabitchuan, qui est très glaiseuse à cette hauteur, l’eau est trouble. Arrivé au portage, encore les affiches de la Ontario Power pour indiquer le chemin. Ici c’est une assez vieille centrale qui utilise l’eau qui provient de Four Bass Lake, environ 140 mètres plus haut. L’eau arrive à la centrale par deux gros tuyaux. Le portage est très à pic, une pente d’environ 20% sur 695 mètres, donc exigeant.

Avant de remettre à l’eau, nous nous faisons une soupe. C’est réconfortant et ça hydrate. Nous nous engageons sur le lac Four Bass mais la fatigue nous fait arrêter au premier campement que nous voyons, où nous mangeons et nous nous baignons. Troisième lavage de cheveux pour moi, je me sens propre.

J’ai l’impression que maintenant que notre trajet sur la Montréal est complété, nous devrions simplement rentrer rapidement à la maison. Notre mission est accomplie. J’ai de la difficulté à apprécier le moment présent, je ne vois que les incertitudes, les inconforts. Justement, des nuages se pointent à l’horizon et nous ne voulons pas passer la nuit ici. Nous visons une île au sud de Four Bass où nous prévoyons passer deux nuits, donc une journée de repos complet. C’est que le trajet pour se rendre au prochain campement comportera plusieurs portages, nous voulons être en forme.

Nous arrivons à l’ile et c’est un campement fantastique, belle vue, bon emplacement pour la tente, rocheux, pas trop de moustiques. En plus, une grosse loutre nous souhaite la bienvenue. Elle se montre assez longtemps pour qu’on puisse bien la voir, elle est énorme !

Comme les nuages sont encore à l’horizon, nous montons tout de suite la toile et la tente. Il y a une petite table de bois et des buches/banc, merveilleux. Nous mangeons sur le cap rocheux et juste en avant de nous, où je regardais justement, un beau huard fait surface, comme un bouchon de liège. Il chante un peu, son partenaire vient le rejoindre. Ils semblent danser et puis plongent. Nous voyons aussi des remous au loin, c’est peut-être la loutre et sa famille. Nous finissons la soirée sous la toile et dans la tente, il pleut un peu. J’ai hâte à demain, je me sens bien sur mon île.

Jour 16 – 30 août 2011, mardi (0 kilomètre)

Réveil sur mon île, après une excellente nuit de sommeil. J’ai encore rêvé à de la nourriture. Je fais la grâce matinée, je me sens bien, quand Adam revient avec un achigan. On n’est pas sur le lac Four Bass pour rien. Il mesure environ 30 centimètres. Je prépare un feu, Adam prépare le poisson et nous le mangeons comme déjeuner. Il est délicieux. Je suis très contente de la cuisson, compte tenu que c’est mon premier poisson cuit sur un feu de bois.

Après un café et un bol de gruau aux bleuets (le poisson n’était pas si gros que ça) j’entre dans la tente pour me reposer. La journée avance peu à peu, il fait beau soleil avec un vent par moment. Adam en profite pour réorganiser la nourriture restante des derniers jours, je me repose, j’étudie les cartes.

Depuis la ville de Elk Lake, quand le vent tombe ou la nuit, nous entendons un grondement grave, presque sous terrain. Nous pensions qu’il provenait du moulin de Elk Lake, ensuite du moulin de Latchford, ensuite de la centrale de Lower Notch, mais le bruit reste toujours le même. Peut-être provient-il d’une mine dans les environs ?

Je pense de plus en plus au retour, ce que je veux faire du reste de mes vacances, aux gens que je veux voir. Pour moi, le voyage de la rivière Montréal est maintenant terminé. Nous sommes sur le chemin du retour, au même titre que les quelques heures d’auto que nous ferons pour rentrer à Gatineau. Cette journée de repos et de stabilité est la bienvenue. Je passe beaucoup de temps à reposer mon corps et à réfléchir.

Achigan qui cuit sur le feu de bois.

 

Étrangement, plus la journée avance et moins j’ai faim. Je collationne en fin d’après-midi et quand le soleil se couche, Adam attrape un doré d’environ 35 centimètres. Nous avions ramassé du bois pour un feu déjà, donc ce n’est pas long que le poisson cuit sur la grille. Je le trouve moins bon que l’achigan de ce matin, peut-être aussi parce que j’ai moins faim.

Le feu continue de brûler jusqu’à ce que le soleil se couche, que le ciel devienne noir et que les étoiles apparaissent. Que c’est beau. Le ciel est clair, c’est magique des moments comme celui-là. Depuis le début de la soirée, je sens mon énergie revenir, je serai prête pour les portages de demain. La température baisse peu à peu, je rentre dans la tente. Malgré le repos de la journée, je pense pouvoir bien dormir, la nuit sera fraiche et je serai au chaud dans mon duvet.

Jour 17 – 31 août 2011, mercredi (12,3 kilomètres, 1 950 mètres sur 5 portages)

Réveil sur mon île, prise deux. Après la soirée d’hier, le coucher de soleil et tout, je me demande presque s’il ne serait pas bien de rester une journée de plus. Mais l’idée me passe vite et après le déjeuner et une chorale de huards, environ dix, c’est le départ. Nous prévoyons faire environ 12 kilomètres aujourd’hui. Par contre, notre trajet comporte deux kilomètres de portage, réparti sur cinq segments. On va donc marcher quatre kilomètres avec nos trucs sur le dos et deux kilomètres supplémentaires pour retourner au début des portages, en plus de charger et décharger le canot six fois. Ouf!

Chorale de huards.

 

Nous partons sous le soleil, mais graduellement les nuages s’amènent. Un portage après l’autre, un sentier après l’autre, l’un se termine dans la boue, nous devons passer par-dessus un gros barrage de castor ailleurs où poussent même des quenouilles. Après un « lift over » de 10 mètres qui s’avère un portage d’environ 50 mètres dans les arbres morts tombés et les grosses roches, mon énergie me quitte. Nous dinons peu après, mais ça n’aide pas. Les deux derniers portages sont éreintants, surtout charger et décharger le canot.

Quand nous arrivons sur notre lac de destination, Maxam, nous avironnons dix minutes et le tonnerre se fait entendre. Heureusement, nous approchons du premier de trois campements sur ce lac. Il n’est pas extra, surtout l’absence d’un emplacement pour la tente, mais nous nous disons que nous allons souper et continuer après.

Nous montons la toile et quelques minutes plus tard, la pluie commence. Nous soupons, la pluie continue. Nous décidons finalement de rester et de monter la tente, la pluie continue. Nous entrons dans la tente pour la nuit, la pluie continue. Quel contraste avec la soirée d’hier.

Je me sens encore fatiguée physiquement, mais le moral est bon. Je suis heureuse de nos accomplissements de la journée. Nous sommes présentement à 30 kilomètres de Temagami, avec seulement un portage de 45 mètres sur un barrage de sable. J’ai hâte de voir ça.

Jour 18 – 1er septembre 2011, jeudi (23,3 kilomètres, 45 mètres sur 1 portage)

Il a plu toute la nuit, mais au réveil, c’est terminé. Il ne fait pas soleil, mais c’est prometteur. Nous empaquetons nos trucs mouillés après le déjeuner. Nous quittons le lac Maxam et pour nous rendre au lac Burwash, nous passons dans un petit ruisseau à gué. Très joli et contente de ne pas avoir à portager. Pour se rendre au lac Ross, c’est des barrages de castor que nous devons franchir. Ensuite, pour accéder au lac Rabbit, le barrage de sable est d’origine humaine et est fait de roches. Le niveau d’eau du lac Rabbit est environ dix mètres plus haut que celui du lac Ross, que nous quittons. Des gens sont campés au barrage, qui est accessible par une route, et ils nous disent bonjour.

La baie sud-est du lac Rabbit se traverse avec le vent dans le dos, les paysages de baies, d’escarpements et d’iles sont très beaux. Nous avons un peu de vent de face pour nous rendre à Rabbit Point, puisque nous naviguons vers le sud-ouest, mais dès que nous tournons vers le nord-ouest, encore une fois, le vent est en notre faveur. Nous nous arrêtons juste au nord de Rabbit Point pour diner. L’endroit se prête à la baignade et il fait chaud. Comme c’est agréable.

Rassasiés, nous franchissons les derniers kilomètres jusqu’à notre campement facilement, avec l’aide du vent. Nous sommes alors à huit kilomètres de Temagami, mais nous voulons arriver à notre auto le matin, pour ne pas avoir à conduire jusqu’aux petites heures pour arriver à la maison. Nous profitons donc de notre dernière soirée d’expédition.

La température est clémente, il fait beau, nous avons trouvé un beau campement, quoi demander de mieux? Après une bannique comme collation et des pâtes pour souper, c’est le repos et nous profitons du coucher du soleil mauve orangé pour une dernière fois.

Je crois que j’ai mal dosé mon effort de la deuxième semaine. Depuis l’arrivée à Lower Notch, j’ai peine à retrouver mes forces. Les journées sont difficiles mêmes si elles ne sont pas si grosses. Adam dit que nous n’avons pas assez mangé et pas assez pris de pauses. Il a probablement raison. Si l’effort avait été mieux dosé, nous aurions probablement plus profité de notre troisième semaine au lieu d’avoir à se reposer plus et à se trainer les pieds dans les portages. C’est l’expérience qui rentre j’imagine.

J’entrevois le retour à la maison positivement. J’avais peur de ne plus vouloir revenir, mais trois semaines c’est assez long pour vouloir passer à autre chose, surtout que nous avons atteint notre but. Je ne veux pas rester à la maison pour le reste de mes vacances pour autant, j’ai d’autres projets de voyage et je veux continuer de passer le plus de temps possible à l’extérieur.

Jour 19 – 2 septembre 2011, vendredi (7,5 kilomètres, pas de portage)

Après une nuit tranquille, où je me suis réveillée sous un ciel étoilé, c’est le réveil, avant le levé du soleil, sous un ciel couvert et une humidité inconfortable. Nous décidons de nous lever maintenant même s’il est plus tôt qu’à l’habitude. C’est notre dernier matin et la perspective de ranger nos trucs sous la pluie ne nous intéresse pas. Nous rangeons les trucs, préparons et avalons notre déjeuner, et c’est le dernier départ.

Le vent nous est favorable, même s’il est faible, et nous franchissons rapidement les huit kilomètres qui nous séparent de Temagami. L’atmosphère chargée d’humidité rend les montagnes au loin progressivement plus grises, ce qui donne de très beaux paysages. Je dirais même féérique. Nous sommes seuls sur le lac et même les riverains, il y en a beaucoup plus parce que nous sommes proche du village, sont encore endormis et ne donnent pas signe de vie.

L’ambiance est joyeuse, nous savourons ces derniers instants, le couronnement de notre expédition, notre accomplissement. Nous accostons chez Doug Adams de Northland Paradise. Il est à canner des pêches aujourd’hui. En tranches, en confiture, marinées et congelées également en tranches pour faire des tartes cet hiver. Après lui avoir parlé de la faune que nous avons pu observer et du peu de gens que nous avons croisés, il me dit que nous sommes très chanceux d’avoir fait ce voyage. Il est toujours au même endroit à s’occuper de son entreprise et ne peut pas se permettre ce genre de vacances. Il est surpris de la quantité et de la variété des animaux rencontrés.

Arrivée à Northland Paradise, chez Doug et Marge Adams.

 

Nous quittons le lac pour aller à Temagami et après avoir visité le magasin de plein air local et avoir acheté des mocassins au poste de traite, c’est le grand départ. Je pense que les mocassins serviront de souliers autour du campement lors des prochaines sorties. Compact et confortable. On verra.

Sur la route, nous sommes joyeux mais fatigués et avons hâte d’arriver. Je crois que c’est seulement avec un certain recul que je pourrai extraire ce que ce voyage m’a vraiment apporté. Pour le moment, j’en tire une grande fierté, un sentiment d’accomplissement, les souvenirs encore frais de ce que nous avons vu, ce que nous avons vécu, les expériences qui nous seront utile lors de prochaines expéditions et dans la vie de tous les jours.

J’avais une idée floue et peut-être un peu romancée de ce que serait une expédition de ce genre, maintenant, j’ai une expérience aux premières loges. Je crois que l’expérience acquise jusqu’à maintenant me met en confiance par rapport à mes capacités à entreprendre d’autres voyages. Ce n’est pas un jeu de force physique, c’est une combinaison d’expérience, de persévérance, d’endurance, d’organisation, et de désir de découvrir de nouveaux endroits. Je crois qu’il sera difficile de faire comprendre à mes proches ce que ce voyage a vraiment été. Toutes les nuances, les odeurs, les moments, malgré toute ma volonté de les partager, resteront privés.

Demain, c’est le retour à la routine. Déjà que j’ai trouvé ma petite ville très peuplée, je serai confrontée au quotidien. Le lavage, le marché, etc. Le retour à la réalité est quand même facilité par certains conforts comme une chaise, une table, un lit moelleux, des aliments frais, comme des légumes frais, tendre et juteux. La prochaine étape, décider où nous irons pour notre prochaine aventure, et transformer notre idée, notre rêve, en réalité.

Carte du trajet


Afficher Rivière Montral – trajet journalier sur une carte plus grande

Chaque changement de couleur représente une journée de trajet. Les deux marqueurs rouges représentent les deux journées de repos que nous avons pris.

Vidéo

Liste d’équipement

Équipement nautique

  • Canot, Evergreen Prospector, 16 pieds en Royalex HD
  • Vestes de sécurité (2) incluant sifflet et couteau d’urgence
  • Avirons de bois (2)
  • Aviron de plastique/métal, comme aviron de secours
  • Écope (contenant de plastique coupé, avec corde et petit mousqueton pour l’attacher au canot)
  • Cordes de bosse (une corde d’environ 10 m à chaque bout du canot)
  • Sacs étanches (deux de 35 litres, un de 20 litres)
  • Barils avec harnais sac à dos (deux de 60 litres, un de 30 litres)

Équipement de camping

  • Tente MEC Lightfield avec toile de sol
  • Matelas de sol (un Thermarest Prolite plus pour femme et un Thermarest Prolite, incluant trousse de réparation et valve de rechange)
  • Chaises pour matelas Thermarest Trekker 20 (2)
  • Sac de couchage (un Merlin -3C et un Merlin -10C, fait par MEC, sacs de duvet d’oie 800+)
  • Momies de coton mince (2)
  • Sacs 10 litres pour vêtements (2)
  • Lampes frontales (2)
  • Batteries AAA supplémentaires pour lampe frontale
  • Allumettes imperméables
  • Briquets (2)
  • Bâche pour la pluie
  • Cordes supplémentaires
  • Filtre à eau Microfiltre MiniWorks EX de MSR
  • Bouteilles Nalgene 1 litre grand goulot 63 mm compatible avec le filtre à eau (4)
  • Cartes topographiques du trajet, assemblées avec les cartes 1:50 000 du ministère des Ressources naturelles du Canada et le livre de Hap Wilson sur Temagami
  • Boussole
  • Scie pliante (20 cm) de Bahco
  • Mousquetons (4)
  • Duck tape
  • Grille pour feu de camp Backpacker de GSI dans une pochette de jeans fait maison avec des gants pour le feu

Cuisine

  • Poêle Primus Himalaya avec 2,5 litres de naphte, kit d’entretien du poêle et pare-vent.
  • Gamelle GSI 1 et 1,5 litres antiadhésive
  • Spatule pliante
  • Outback oven
  • Ustensils en lexan
  • Savon à vaisselle et lavette
  • Canif avec ouvre boite
  • Tubes compressibles avec pince en nylon de Coghlan’s (4)
  • Tasses en inox isolé de 300 ml (2)
  • Bandana de coton
  • Pot Nalgene de 250 ml avec couvercle
  • Gourde à vin Platypreserve de Platypus (2)

Toilette

  • Brosse et pâte à dent
  • Lingettes humides
  • Trousse de premiers soins
  • Serviettes de bain compact (2)
  • Papier de toilette
  • Anti-moustique
  • Bouchons d’oreille
  • Purell
  • Baume à lèvres

Mes vêtements

  • Pantalons qui sèchent rapidement (2)
  • Costume de bain
  • Chemises qui sèchent vite (2)
  • Polar
  • Manteau et pantalon de pluie
  • Espadrilles d’eau
  • Souliers pour porter au campement
  • Bas (2 paires)
  • Sous vêtements qui sèchent vite (2)
  • Chapeau à grand rebord
  • Tuque mince
  • Chapeau anti-moustique
  • Lunettes de soleil
  • Combines minces

Autre

  • Appareil photo avec trépied, beaucoup de batteries et de cartes mémoire
  • Argent et cartes d’identité
  • Livre de notes et crayon
  • Petit jeu de cartes
  • Cellulaire
  • Valise avec vêtements pour la journée avant et la journée d’après avec articles de toilette, souliers, manteau.

Liste des repas

Les repas suivant ont été préparés d’avance et alternés pendant 20 jours pour faire un menu assez varié

  • Bulgure (bulgure, lentilles rouges, abricots séchés, graines de tournesol avec épices et cube de bouillon, à faire bouillir)
  • Pâté chinois (crème de blé d’inde déshydraté, patates en flocon et protéines de soya, mettre le blé d’inde et les protéines dans un chaudron, faire bouillir jusqu’à ce que le blé d’inde retrouve son allure normale et ajouter les patates)
  • Repas Thaï (mettre dans un chaudron un demi bloc de lait de coco, champignons et carottes déshydratés et sauce en enveloppe de cari au peanuts, faire chauffer, quand tout est dissout et réhydraté, ajouter couscous)
  • Pâtes avec sauce à la viande déshydratée
  • Pâtes avec sauce en enveloppe, avec thon au citron en enveloppe et légumes déshydratés.
  • Fèves au lard déshydratées avec bannique
  • Cup-a-soup
  • Omelette faite avec des œufs lyophilisés et légumes déshydratés
  • Couscous avec thon au citron en enveloppe ou thon en boite satai au peanuts ou thon en boite aux tomates séchées
  • Chili déshydraté avec triscuit
  • Houmous déshydraté avec triscuit
  • Triscuit avec beurre d’amande et confiture
  • Pain plat avec fromage, viande en conserve ou saucisson et houmous frais (les premiers jours seulement)
  • Café Starbuck Via
  • Gruau avec lait en poudre entier, sucre et fruits séchés
  • Crêpes faites avec lait en poudre entier et œufs lyophilisées, avec compote en enveloppe
  • Céréales croc nature avec lait en poudre entier et fruits séchés
  • 1 bannique par jour
  • 2 barres énergie par jour
  • 1 barre de fruit par jour
  • Une portion de bison séché aux deux jours
  • Deux bouteilles de porto
  • Deux boites de conserve de bloc de foie gras

6 réponses sur “Expédition sur la rivière Montréal”

  1. J’ai beaucoup aimé le récit journalier de votre expédition. C’était clair et bien écrit, facile à lire et intéressant!
    J’ai beaucoup aimé aussi le vidéo. Je l’avais déjà vu mais j’ai apprécié le revoir. Très bien fait .
    C’est aussi trouvé super que vous ayiez mis la liste de ce que vous avec apporté en matériel et nourriture.
    Félicitations à vous deux pour votre courage.
    Merci de partager avec nous cette epédition.

  2. Commentaires supplémentaires:
    Tout le récit et en fait tout le site sont faits de façon professionnelle. C’est agréable à lire. Les photos sont supers et bien appropriées pour le récit.
    Mes félicitations!

  3. Merci Dominique et Adam pour le beau récit et photos. C’est très intéressant, vous êtes courageux.
    Félicitations!
    Lucie
    xx

  4. Bravo ! Bravo! Bravo!
    C’est impressionnant de voir que vous avez réussi à parcourir autant de distance, avec tout ce que cela comporte de défis. Je vous admire d’avoir osé vous lancer dans cette aventure : partir d’une vie citadine, d’une vie de fonctionnaire au bureau, et du jour au lendemain vous retrouver dans la grande nature avec toutes ses exigences, comme on peut le voir dans ce très beau récit qui décrit bien la réalité du voyage avec ses plaisirs, ses moments d’extase et ses difficultés.
    Bravo pour la préparation de ce voyage qui demandait du courage également. Ce n’est pas évident de préparer un tel voyage. Je suis content d’avoir pu mettre mon petit grain de sel dans cette préparation : l’emballage sous vide des morceaux de bison.
    Adam, je suis très content que tu sois dans la vie de Dominique.
    Dominique, quand tu étais petite, je disais que tu n’avais pas fini de nous surprendre par tes prouesses, ton intelligence, ta compréhension profonde des choses. On en a encore une preuve.
    Je suis très fier de toi pour tout ce que tu es et tout ce que tu deviens.
    Ton père, Bernard

  5. Bravo pour votre aventure, que l’on vie par vos mots et vos images, bien écrit et avec en bonus un vidéo ayant une bonne naration. Pour un débutant en canotage cela donne vraiment le goût d’organiser une petite aventure (quelques jours) pour essayer de comprendre l’expérience que vous avez pu vivre durant ce voyage. Merci et bravo encore !

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